Description
Il me semble que jouer à l’ouverture d’un festival est une bénédiction. Tout le monde arrive, les oreilles vides et tout frais, prêts à écouter n’importe quoi. On trouve déjà formidable ce que le DJ nous sert à l’entrée et on va déjà fouiner avec passion dans les cds d’occase (avant de se rendre compte le lendemain que c’est de l’arnaque). C’est dans cet état de semi euphorie typique du début de festival que je me suis approchée de la scène pour voir jouer les Howling Bells. Une petite brochette de jeunes gens qui jouent une musique qui s’apparente à du bon vieux rock blues bien rétro, accompagné par une voix absolument ravissante. C’est charmant, certes, très charmant. Charmant, mais pas vraiment ce que l’on pourrait appeler original, et pas non plus très marquant. Ça se laisse écouter, et c’est joli sur scène ces gens qui jouent plutôt bien, mais je parle ici avec l’indulgence du début de festival. À posteriori, en relisant le prospectus qui nous promettait un mélange des Kills, du Velvet et de PJ Harvey, je ris doucement. Certes, la chanteuse était dotée d’une voix vraiment très très jolie (oui, très jolie voix, j’insiste), et je le reconnais volontiers, mais sa prestation était tout de même à des millénaires du charisme de VV des Kills ou de PJ Harvey (et je ne parle même pas du Velvet), il y avait dans le tout encore beaucoup de timidité, et puis des lieux communs, tant au niveau des paroles que dans les riffs de guitares éculés. Pas que je n’aime pas les filles qui transposent sur scène leur mélancolie sentimentale, mais ça ne suffit pas pour faire un grand concert. Charmant, mais c’est tout.
par Pauline LE GALL.
