Description
Photos du concert de Belle and Sebastian au Festival La Route du rock
Fort Saint Père, le samedi 12 août 2006 par Hervé « harvey » LE GALL photographe Cinquième nuit.
J’ai souvent entendu dire que Belle and Sebastian compose de la musique pour popeurs tristes et pour jeunes filles complexées (old sad bastard music disait Jack Black dans haute fidélité, on s’en souvient)… Soit. C’est loin de l’image lumineuse que j’ai cultivé du groupe de mon côté. C’est loin de ce que m’évoque les ballades tristes de if you’re feeling sinister et les petites perles pops sautillantes des plus récents dear catastrophe waitress et the life pursuit. Il a fallu pour le groupe depuis leur création se recomposer perpétuellement, évoluer, et prendre des virages risqués, pour conserver la fraîcheur de leur son, et pour ne pas lasser avec leur mélancolie contagieuse. Aujourd’hui, lorsqu’on voit Belle and Sebastian sur scène, on a l’impression de voir enfin la formation définitive et épanouie du groupe, qui a dû assumer les départs successifs d’Isobel Campbell et de Stuart David.
Pour leur premier passage à la route du rock, les Écossais ont donc décidé de survoler tous leurs albums, de tigermilk (avec le très vintage Electric Renaissance) à the life pursuit et leurs tubes pop funny little frog ou white collar boy. La setlist comprenait quelques moments inoubliables, du tire-larme Lord Anthony au jouissif the boy with the arab strap. Avec une fluidité rare, les Belle and Sebastian ont donc fait un petit tour d’horizon revisitant certaines de leurs meilleures chansons, nous servant de purs moments pops dansant entrecoupés petits moments de mélancolie purs de « l’album rouge ». Sur scène comme sur album, le son est maîtrisé, doux, prenant, mené par un Stuart Murdoch charmant, et par sa voix si éternellement triste. Les Belle and Sebastian se connaissent et se répondent, et sur scène, fonctionnent comme une grande communauté joyeuse. Les paroles des amourettes des Belle and Sebastian ont résonné dans le fort, jusqu’à un Judy and the Dream Of Horses angélique, porté par les chœurs du public. Un concert à l’unisson, et l’un des frissons de la route du rock qui a baigné pour une heure dans les sentiments à fleur de peau de Stuart Murdoch et ses camarades.
par Pauline LE GALL.