Description
Photos du concert de Robbie Williams au Festival des Vieilles Charrues
Sur la scène Glenmor, le jeudi 13 juillet 2023 par Hervé « harvey » LE GALL photographe Cinquième nuit.
La photographie est un acte intime, un plaisir solitaire. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que Cartier-Bresson évoquait, non sans humour, son index masturbateur. Quand mon œil gauche est rivé au viseur de mon Nikon, je deviens autiste, pour moi plus rien n’existe. Je n’entends plus les gens qui m’entourent, je ne les capte plus. Je n’ai d’yeux que pour ce qui défile dans mon viseur. Je suis animé par un curieux mélange d’excitation et d’angoisse, car je sais que l’instant est fugace et que je ne dois pas me rater. Je dois capturer ces moments uniques, les figer pour toujours, les faire miens. Mon Nikon est comme un prolongement de moi-même. Dès que j’active le bouton ON, c’est un sentiment très étrange, comme si la machine et moi entrons en fusion. Je n’ai désormais plus qu’une obsession. Composer, cadrer, déclencher.
Je deviens chasseur de papillons, avec une prédilection pour les espèces de nuit. Je traque le beau spécimen. Robbie Williams fait partie de cette engeance, sûr qu’il est de son triomphe. Il s’avance, imperator sur le proscenium de la scène Glenmor, pose un genou à terre. One shot. Et puis arrive ce moment où une petite voix me dit que le job est fait, que j’ai les bonnes images et que je peux poser mon boîtier. Qu’il serait raisonnable de rentrer. Mais rien n’y fait. Je n’entends pas la voix, pas plus que je ne l’écoute. Je suis plongé dans ce délicieux tourbillon d’images et de gourmandises et je veux bien boire le calice jusqu’à la lie…
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