Description
Photos du concert de Jack the ripper
Au Cabaret Vauban Brest, le vendredi 12 mai 2006 par Hervé « harvey » LE GALL photographe Cinquième nuit.
La musique de Jack the Ripper ne ressemble à rien. Je veux dire par là que ce que le groupe nous a servi ce soir au Vauban est unique, inclassable, impossible à catégoriser, d’autant qu’en France on adore coller des étiquettes sur les groupes de musique pour les ranger bien proprement, à l’image du père d’Amélie qui vidait sa caisse à outils pour la ranger, impeccablement. Inclassable, donc. La musique de Jack the Ripper n’est pas un pot de confitures de plus sur une étagère. C’est un concentré de talents, un mélange d’énergie, une expérience musicale à vivre en live. Le premier choc, visuel celui-là, c’est la rencontre avec les membres du groupe, sur scène ils sont huit, de mémoire, plus un backliner attentif et très efficace. Le chanteur, à lui seul, mérite qu’on s’y attarde. Arnaud, look néo-romantique, veste noire sur les épaules, le regard profond, les yeux noirs. Un cocktail étrange que ce garçon, un look gracile à la Tom Waits, un regard perdu à la Nick Cave, un subtil mélange de Darc et de Miossec pour le côté fragile, une fêlure qu’on sent toute proche, là, à fleur de peau. Une mise en scène de la voix, dans les intonations, l’incarnation des personnages. Une émotion visiblement partagée par le public du Vauban qui porte le groupe à bout de bras dès le premier titre. Jack the Ripper porte bien son nom. Le son est affûté et tranchant, l’ambiance visuelle – encore une fois servie par une mise en lumière proche de la perfection – soutient une présence scénique qui laisse pantois, d’autant plus – on le sait peu – que ces zicos ne sont pour la plupart pas des professionnels. Jack the Ripper, c’est d’abord une histoire de passion commune, une histoire faite de rencontres et d’émotions et le résultat est là, bien palpable. Au final, après deux rappels, Jack the Ripper tire sa révérence après un « Words » magnifiquement orchestré. Devant un Vauban extatique, bras levés, Arnaud marque un temps d’arrêt, observe le public, la main sur le coeur et réprime une larme. La légende dit que Jack l’Eventreur n’a jamais pleuré ses victimes.