Description
Photos de l’hommage à Jacques Blancsur la scène du Quartz scène nationale de Brest
Le Quartz, le 19 mars 2011 par Hervé « harvey » LE GALL photographe Cinquième nuit.
« Le Quartz, artistes et public saluaient, samedi soir, pendant le festival Anticodes, celui qui a donné une impulsion à la Scène nationale. Une soirée hommage, sans trop de chichis, ni de bla-bla.
Samedi soir, le temps était venu de rendre hommage à celui «qui a un rêve depuis plus de vingt ans», qui a fait du Quartz «un théâtre expérimental». Pas de cérémonie pompeuse, juste un thème improbable, Michael Jackson. «C’est quelque chose qu’on ne ferait pas nécessairement», rigole le chorégraphe Benoît Lachambre; «Il n’y a que toi qui demandes des choses de ce type-là», poursuit le metteur en scène Philippe Calvario. On savait d’avance que, dans cette soirée thématique, il y aurait de tout. Michael Jackson revisité par les fidèles et chouchous de Jacques Blanc, ça donne évidemment lieu à un laboratoire de formes hybrides, d’expériences fantastiques, déconcertantes et singulières. C’est avec un mélange à la fois d’excitation et de crainte que le rideau s’est ouvert dans un silence religieux. Que vont bien pouvoir faire ces artistes? Funky et second degré La soirée débute sur un incroyable breakdance de Mike Hayford. S’ensuit un «Beat it» au scratch et au triangle, par Boris Charmatz et Médéric Collignon. Petite touche d’émotion à la lecture d’une lettre de Georges Lavaudant, metteur en scène et complice de toujours de Jacques Blanc. «Tu as ouvert le compas des possibles: du grand spectacle rassembleur aux petites pièces expérimentales». Tout est dit pour l’homme qui a donné un souffle nouveau aux oeuvres contemporaines, à Brest. Dans cette soirée où se croisent les esthétiques, est très attendu le «Soul Train», mené par la talentueuse Raphaëlle Delaunay métamorphosée en troublant dieu de la pop, accompagnée de 50 danseurs non professionnels aux looks des années 70. La magie fait son effet. On se fond dans une autre époque. Raimund Hoghe, Bernardo Montet, Benoît Lachambre, les divas François Chaignaud et Cecilia Bengolea font, chacun leur tour, leur show avec une touche d’excentricité et de second degré. Jusqu’ici tout va bien. L’Islandaise Erna Ómarsdóttir reprend alors un «Beat it» des plus trash. Tout en démesure. On aurait pu s’en passer. Autant en rire. Jane Birkin offrira «à Jacques» un «Smile», sa chanson préférée, et «La Javanaise». Difficile de ne pas frissonner après cela… Les larmes de Jacques Blanc ne sont plus très loin. Une bourrasque de couleurs et de folie débarque alors sur la grande scène, la fanfare Zébaliz. Le mot de la fin Il est temps que ça se termine. Cela fait plus de deux heures que le spectacle a commencé. L’heure est aux adieux de «Jacques White»: «Il y a un temps pour tout, dit l’Ecclésiaste. Un temps pour venir, un temps pour partir. Et pour moi le temps de partir est venu, j’ai fini mon travail. On ne me fout pas à la porte. I have done the job. Il y a ce mot terrible, comme la Berezina: la retraite. Je vais continuer autrement. Il est temps pour un autre homme de venir, un homme qui est porté dans le coeur d’une équipe, Matthieu Banvillet. Brest, nous nous sommes tant aimés. The show must go on». «This is it», une nouvelle ère commence au Quartz. »
(source : Le Télégramme)