Description
Dans la pénombre, une silhouette se détache. Une voix s’élève, grave mais sans violence. Je ne peux m’empêcher de repenser à la toute première fois où j’ai découvert cette voix, au tout premier instant où j’ai découvert, en vrac, le slam, midi 20 et ce nom, Grand corps malade. Un nom de guerrier apache, un pied de nez au destin, un combattant de la vie qui a posé ses mots à défaut de pouvoir poser ses poings. Première émotion de découvrir une poésie de la rue, populaire, de celle qui s’exprime depuis toujours à travers la planète. Grand corps malade livre son flow, joue avec les mots avec une dextérité déconcertante, une simplicité touchante qui fait venir les larmes, qui charme et qui désarme mais je m’égare et si je n’y prends garde voilà que moi aussi je slamme, première gamme, pas d’état d’âme la poésie est une arme, le jeux des mots est une flamme. Mais revenons donc au slam.
C’est maintenant tout le Quartz qui balance et ondule au fil des mots du slammeur de charme. Alors, naturellement, quand il évoque ses quartiers de Saint Denis, c’est tout Brest qui l’attend au tournant. « Et si tu préfères, on ira juste derrière, manger une crêpe là où ça sent Quimper et où ça a un p’tit air du Finistère… » Le public le prend au mot, à ce mot là et l’espace d’un instant on se demande qui est le plus ému des deux. Standing ovation. Etrange destin que celui de ce papillon né d’une chrysalide abimée, qui parce qu’il ne pouvait déployer ses ailes a su puiser en lui pour découvrir dans le tréfond de son âme généreuse une arme bien plus redoutable. Ces mots qui chantent et font chavirer le coeur des hommes et le corps des femmes. Slam, poésie, impro, qu’importe. Les mots de Grand corps malade sont un concentré d’émotion. Un instant unique, magnifiquement relayé par des musicien king size. Respect Fabien. Putain de concert.
