Description
Photos du concert de Daby Touré
Au Run ar Puns samedi 8 avril 2006 par Hervé « harvey » LE GALL photographe Cinquième nuit.
« Ca ne marchera jamais ». Combien d’âmes bien attentionnées, combien de crétins branchés ont-ils tenté en cette fin des années soixante-dix de le dissuader de monter son festival, à ce bourru d’anglais ? Lui qui avait connu la gloire avec un groupe qui avait fait la légende de la progressive music anglaise, pour sortir de ce groupe alors au sommet de sa gloire et entamer une carrière solo, le voilà qu’il se mettait en tête de convier des musiciens africains pour venir enregistrer au coeur de la perfide Albion, à Bath, où entre nous, ça caille à mort ! Ca ne marcherait jamais et d’ailleurs ça n’a pas marché tout de suite et c’est comme ça que je me suis retrouvé en octobre 82 à Milton Keynes pour un concert de soutien à Womad, sous des trombes de flotte. En voyant Daby Touré arriver sur la scène du Run ar Puñs, je ne peux pas m’empêcher de penser à Peter Gabriel, fondateur du Womad, pas seulement parce que Daby a assuré les premières parties de Peter en 2004 et pas seulement parce que c’est Realworld records qui a produit son premier album. Non, il y a autre chose, une filiation, quelque chose de commun, un état d’esprit, une touche d’humour et un soupçon de génie scénique. Et lorsque Daby Touré exécute un pas de danse coordonné avec son bassiste, je repense à Pete Gab et à Tony Levin, quelques années plus tôt… Ce soir on est un Run ar Puñs et le public d’ici, ce que pensent les crétins branchés, il s’en balance. Alors de titre en titre, Daby Touré mène son show avec une dextérité hallucinante et au coeur du Run ar Puñs ça chauffe sous les maillots. D’ailleurs un beau grand black – dont on saura plus tard qu’il est le cousin de Daby – vient partager la scène pour une danse improvisée, sous les vivas du public. Deux rappels et quelques degrés plus tard, Daby et ses zicos tirent leur révérence. L’ombre d’un archange plane au dessus de la scène. Till next time Peter.